Quels sont les effets du compost sur un potager ? Résultats de notre jardin expérimental

Depuis 3 ans maintenant, nous nous sommes lancés dans un projet de jardin école pour tester et expérimenter les effets du compost sur différentes cultures, voici nos premières observations.

Les bienfaits du compost pour les sols

On connait les bienfaits du compostage pour l’environnement. Citons notamment la réduction du poids des poubelles et donc des émissions de gaz à effet de serre liés au transport, la réduction des émissions de particules si incinération ou de la pollution des nappes par lixiviat si enfouissement. Et c’est déjà beaucoup !

Mais on parle moins des bienfaits du compost, ce produit extraordinaire issu du compostage. Pourtant, lorsqu’il retourne au sol, il l’enrichit en matière organique, ce qui favorise largement :

  • la rétention d’eau et des éléments minéraux,

  • la résistance au compactage, à l’érosion éolienne et hydrique,

  • la fertilité du sol,

  • l’immunité des plantes

  • le stockage de carbone réduisant le dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Et qu’en est-il plus précisément sur le potager ?

Le projet du jardin expérimental

Aux carrioles vertes, notre métier, c’est le compostage et la production de compost. Et comme depuis le départ, notre projet est de promouvoir le retour à la terre du compost, nous nous sommes rapidement rendus compte que rien ne vaut la démonstration par l’exemple.

Test grandeur nature chez un maraicher professionnel

On peut dire que l’élément déclencheur a été le test réalisé avec le maraîcher Pintan Darricau, sur des carottes, au printemps 2022. De voir ainsi le développement de trois rangs de carottes :

  • sans compost,

  • avec fumier,

  • avec notre compost.

Ces résultats nous a convaincus du pouvoir du compost de déchets alimentaires et nous a donné envie d’aller plus loin en essayant de mieux comprendre ses effets sur différentes cultures potagères.

D’où l’idée de créer un espace expérimental à notre main avec des parcelles et des bacs test et un suivi dans le temps.

Test réalisé à Anglet sur de la carotte.

Création du potager expérimental à Lahonce

La Mairie de Lahonce nous a alloué la parcelle adjacente à notre terrain de compostage et avons alors lancé ce beau projet de jardin.

Pour le concevoir, on s’est fait accompagner par un jardinier expert (La Comice à Anglet). Il a réalisé un diagnostic de la parcelle avec mesures de la qualité du sol et nous a proposé une organisation que nous avons globalement suivie.

Ainsi en plus des 5 parcelles test et des 3 ensembles de 2 bacs, nous avons mis en place une mini-prairie, un espace d’herbes aromatiques et des jardinières géantes avec des plantes mellifères.

Nos objectifs :

  • Comprendre ce qu’apporte le compost issu des déchets alimentaires en termes de vitesse de pousse, de taille des légumes, d’enherbage, de facilité de cueillette… sur différents légumes courants sur notre territoire.

  • Suivre ses effets sur notre sol (à l’origine pauvre en matière organique) avec des analyses récurrentes.

  • Partager ces expérimentations avec des professionnels, des visiteurs pour donner envie, mais aussi pour enrichir nos tests à partir de leurs retours de leurs idées…

Les résultats observés

Mise en place et résultats encourageants

La première année a été surtout une année d’observation très empirique.

Depuis, nous avons mis en place un protocole de suivi et nous avons trouvé un logiciel de gestion du potager nous permettant de suivre précisément nos semis et plantations en notant les évènements, nos observations. Ce logiciel que nous prenons en main depuis début 2025, va nous permettre un suivi plus rigoureux.

Cependant, en attendant des données plus précises, nous avons constaté des résultats très encourageants sur la vitesse de pousse et sur la taille pour certaines cultures comme les salades, les fraises et les légumes “à piperade”.

Des résultats concrets sur les fraises.

À gauche, la jardinière sans compost avec seulement de la terre végétale. À droite, un mélange de compost (1/3) et de terre végétale (2/3).

Sans surprise, l'ail et l'oignon se sont révélés peu gourmands en compost. Ces cultures alliacées, naturellement rustiques, préfèrent les sols moins riches et se développent parfaitement avec un apport modéré de matière organique.

Tests sur des fleurs sauvages

Les tests comparatifs ont également été réalisés sur les fleurs sauvages de la prairie et les résultats sont sans appel en faveur du compost.

Car n’oublions jamais que le compost, ce n’est pas que pour le potager. Comme nous l’avons dit en première partie, le compost contribue au stockage pérenne du carbone dans le sol et, ce faisant, ralentit les effets du changement climatique. Et l’enjeu sur ce sujet, c’est tout le jardin, le potager n’en occupant, en général, qu’une surface relativement faible.

Résultat sur notre “prairie” fleuri. Avec compost à gauche, sans compost à droite.

Comment utiliser le compost ?

Plusieurs techniques sont possibles en fonction de lieu où vous allez l’utiliser :

  • pour le potager, épandez 5 kg de compost par m². Avec l’aide d’un râteau ou d’une griffe, enfouissez le compost dans les 5 premiers cm du sol.

  • pour vos jardinières ou vos plantes d’intérieur, mélangez 1/3 de compost avec 2/3 de terre végétale.

  • pour vos arbres fruitiers, dispersez du compost mûr à l’endroit où tomber les feuilles. Cela permettra d’enrichir le sol où se trouvent les racines.

Pour plus d’informations, téléchargez notre brochure sur l’utilisation du compost et nous sommes disponibles pour répondre à vos questions.

Une utilisation au printemps, mais pas uniquement

Au printemps, c’est la saison de l’année où le potager se lance et le temps de planter les fleurs du jardin. À cette époque, nous conseillons un compost plus mature et tamisé qui vous permettra d’amender facilement votre sol avant les plantations. Si vous n’avez plus ou pas assez de compost à utiliser, bonne nouvelle, nous pouvons vous en fournir. Il nous en reste en stock, contactez-nous pour réserver la quantité qu’il vous faut.

L’autre période de l’année propice à l’utilisation du compost est l’automne. Vous pourrez préparer votre potager pour la saison prochaine, avec un compost plus jeune et moins tamisé afin d’enrichir le sol en azote pendant l’hiver.

Et sinon, le compost, c’est toute l’année, car ça ne concerne pas que le potager ! Alors n’hésitez pas à vous fournir en compost produit au pays basque issue des biodéchets de la banque alimentaire.

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