Compost de déchets alimentaires et compost de déchets verts : comprendre la différence !

On nous pose souvent les questions suivantes : “Quelle est la différence entre votre compost et celui que j’achète en jardinerie ou auprès d’un syndicat de déchets ?” ou “Votre compost, c’est bien la même chose que du terreau ?”

On s’est donc dit que ça valait la peine de faire un petit article pour bien expliquer les différences entre ces produits.

Alors, compost de déchets alimentaires ou de table, compost de déchets verts ou de jardin, terreau… on vous explique !

Le compost issu des biodéchets alimentaires, un produit fertilisant…

Aux carrioles vertes, notre spécialité c’est ce compost issu des déchets alimentaires, même si nous nous intéressons aussi aux autres types de compost.

Ce compost est issu d’un mélange de déchets de cuisine et de table (DCT) et de broyat de déchets de jardin (aussi appelés déchets verts). Dans notre cas, les déchets alimentaires proviennent des rejets de tri de la Banque Alimentaire Bayonne Pays Basque (en moyenne 550 kg par semaine). Ces déchets proviennent exclusivement des fruits et légumes non consommables. Le broyat, quant à lui, nous est livré par le SITCOM Côte Sud des Landes. Comme nous vous l’avons expliqué dans un article précédent, les DCT sont très azotés, et les déchets de jardin, très carbonés.

Pour garantir, le bon rapport carbone/azote (C/N), et au vu de notre mode opératoire (compostage en andain sur notre site de Lahonce), nous mélangeons 1 volume de DCT pour 2 volumes de broyat. Ce ratio garantit une bonne aération et un bon déroulement du processus, qui dure environ 6 mois pour obtenir un compost mature.

Vous l’avez compris, ce produit qui contient davantage d’azote qu’un compost de déchets verts ou de jardin, essentiellement carboné, joue à la fois le rôle d’amendement (nourrit le sol) et de fertilisant (nourrit les cultures).

Il peut être comparé à un compost fumier-paille, dans lequel le fumier (azoté) joue le rôle “chimique” des DCT et la paille (carbonée) celui de broyat de déchets verts. Pour ces 2 composts, la logique de complémentarité C/N est comparable, avec des nuances sur les vitesses de décomposition. Mais nous y reviendrons dans un autre article.

Le compost de déchets verts ou de jardin, très courant en jardinerie

Ce compost est issu uniquement de déchets de parc et jardin (feuilles, tontes, tailles, branchages..), majoritairement carbonés. L’azote y est peu présent sauf s’il y a une forte proportion de tonte d’herbe fraîche (mais nous préconisons de laisser l’herbe tondue au sol, en utilisant si besoin un kit mulching).

La décomposition de ce type de compost est plus lente et la libération des nutriments plus progressive.

Il est moins concentré en éléments fertilisants. Son rôle est surtout amendant et très peu fertilisant, du fait de sa faible teneur en azote. Sa texture est plus grossière et fibreuse. Il a tendance à se tranformer en humus stable, ce qui améliore la structure des sols lourds ou pauvres.

Andains de compost issus de déchets alimentaires (Lahonce)

Et enfin, le terreau, souvent confondu avec le compost !

Le terreau est un support de culture. Il sert de milieu dans lequel la plante pousse. Il est souvent utilisé seul, en pot, bac, jardinière ou semis.

Le compost est un amendement organique, c’est-à-dire qu’il sert à améliorer le sol. Il est utilisé mélangé à la terre, jamais seul.

Le terreau fait pousser la plante, le compost nourrit le sol. Autrement dit, le terreau est le “lit” de la plante, le compost est le “repas” du sol !

Il est important de savoir que la production de terreau traditionnel est majoritairement composé de tourbe. La tourbe est en effet légère, stable, homogène et bon marché et retient bien l’eau. Ces qualités ont conduit à une extraction industrielle massive de la tourbe pour la fabrication du terreau, et en conséquence à une destruction des tourbières, ces écosystèmes humides qui couvrent environ 3 % des terres mais stockent 30 % du carbone des sols.

Ce paradoxe environnemental qui consiste à dédtruire un écosystème très lent à se former pour produire un substrat utilisé quelques mois, souvent jeté après usage et parfois mal recyclé, est de plus en plus pointé du doigt et on trouve aujourd’hui du terreau sans tourbe.

Pensez-y la prochaine fois que vous allez vous en procurer en jardinerie !

Donc en résumé :

  • Le compost issu des déchets alimentaires est un amendement ET un fertilisant (nourrit le sol et les plantes).

  • Le compost de déchets de parc et jardin est un amendement (nourrit le sol).

  • Le compost (amendement en mélange) n’est pas du terreau (support de culture utilisé seul).

  • La production de terreau contenant de la tourbe a un impact écologique très négatif.

Ces différences expliquent également les différences de prix. Le compost de déchets alimentaires étant souvent plus coûteux que le compost de déchets verts, plus courant.

Voilà, vous savez tout. Bon jardinage !

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